La Vogelau.

Ethymologiquement, Vogel s’ignifie « oiseau » en allemand. « Au » désigne une zone humide ou un marais.

Situé au nord de Schiltigheim à la lisière de l’Ill, de Bischheim et de Hœnheim, le quartier de la Vogelau a été très longtemps appelé le Pole Nord. A la fois zone d’activité et zone naturelle protégée, la Vogelau surprend autans par la diversité de ses paysages : étangs, futaies, prairies que par ses activités artisanales et paysannes. C’est également un lieux témoin de l’histoire de notre région avec à sa porte le château d’Angleterre. 

Franz (François) SCHEYDER 1876-1949

Franz Scheyder est architecte et entrepreneur à Strasbourg et surtout à Schiltigheim où il a laissé de nombreux témoignages de son talent. Il est né à Dachstein, de Martin Scheyder, maçon. Mais il se marie en 1900 à Schiltigheim avec Marie Antoinette Willem et c’est à Schiltigheim qu’il installe son cabinet et qu’il laisse le plus de réalisations. Ils ont un fils, Alfred Scheyder, né en 1903, également architecte et entrepreneur.

”Signature” de Franz Scheyder, 21 rue de Barr.

Franz Scheyder a marqué son époque par une production particulièrement originale, éclectique, audacieuse voire excentrique et marquée, pour certains détails par l’Art Nouveau. Deux de ses immeubles sont particulièrement remarquables, la « Maison égyptienne » 10 rue du Général Rapp à Strasbourg et la ”Droguerie Schunck” 30 rue Principale à Schiltigheim, dans un style éclectique, mâtiné de néo-régionalisme et d’art nouveau. Les façades, dues au peintre Adolphe Zilly, évoquent les quatre saisons, l’Alsace, par des châteaux-forts (le haut Koenigsbourg ??? ), un dragon.

Franz Scheyder, 30 rue Principale.

En 1901, il construit l’immeuble situé 9 rue de Mundolsheim, pour en faire son lieu de résidence ainsi que le siège de son cabinet d’architecte. On y trouve ses initiales et celles de son épouse, ainsi que la mention de ses qualités d’architecte et d’entrepreneur.

Franz Scheyder, 9 et 2 rue de Mundolsheim.

Photographies”Mémoire et Patrimoine de Schiltigheim” : initiales de l’architecte

Un autre immeuble remarquable lui est attribué, au n°2 rue de Mundolsheim, et offre une solution originale au traitement de l’angle avec l’avenue du Général de Gaulle. Là encore,  des styles d’époques diverses se conjuguent, néo-régionalisme avec ce pignon à colombages, et allusions à l’art nouveau pour la baie centrale et autres décors, comme les allèges entre deux fenêtres.

Le style de Franz Scheyder peut aussi être néo-médiéval, avec cette belle maison dans le lotissement rue de Barr, au N°21, lotissement dans lequel il a beaucoup oeuvré : la porte d’entrée, surmontée d’un gable, percé d’un arc trilobé, ornée de deux clés, énigmatiques, telle une porte d’église, asymétrie de la façade, finesse des encadrements des fenêtres, polychromie de la façade

Mais Franz Scheyder a également réalisé des maisons particulières, comme celle située au 55 route du Général de Gaulle, tout simplement appelée ”Maison Scheyder”, construite en 1906 Cette maison, pittoresque, de style éclectique avec des références aux styles roman (colonne de gauche, arcades géminées), gothique (arc brisé de la petite fenêtre au 1er étage), Renaissance (fenêtre de droite au rez-de-chaussée, pans de bois) et… un zeste de mouvement ”Heimatschutz”, néo-régionaliste, avec le colombage et le buste d’une Alsacienne.

Photographies ”Mémoire et Patrimoine de Schiltigheim”

Cet itinéraire Scheyder s’achève, momentanément, avec la maison au 5 rue du Tribunal,  construite pour le facteur d’orgues Edmond Alexandre Roethinger (1866-1953).  Bien que non signée, elle peut être attribuée à cet architecte du fait de la présence de détails représentatifs de son oeuvre. Outre les initiales du commanditaire sur le vantail de porte, sous une lyre, le garde-corps de la logette est sculpté de tuyaux d’orgues rappelant sa profession, et toujours ces clés, un des décors récurrents de Franz Scheyder

Photographies ”Mémoire et Patrimoine de Schiltigheim”

On découvrira probablement encore dans le futur d’autres immeubles qui portent la marque de Franz Scheyder à Schiltigheim, sa part dans la réalisation du lotissement rue de Barr par exemple. Il est en tout cas certain que Franz Scheyder a marqué l’histoire de l’architecture locale par ses projets souvent très personnels.

La cité SNCF

La cité des cheminots dans le ”Phare-ouest”

La proximité des ateliers de chemin de fer de Bischheim et celle des gares de marchandises et de triage ont attiré à Schiltigheim  un grand nombre de cheminots qu’il fallait loger. Ceci s’est fait en plusieurs étapes. Avant 1918, l’administration impériale des chemins de fer allemands  avait achevé, dans l’actuelle rue Saint-Junien, une cité constituée de 9 bâtiments séparés les uns des autres par un jardin ouvrier. En 1924 l’administration des chemins de fer du réseau Alsace-Lorraine entreprend de construire 36 nouvelles maisons bifamilles avec petit jardin autour..

Les quartiers

De village champêtre, Schiltigheim a muté au fur et à mesure en ville industrielle puis en ville de première couronne de l’Eurométropole de Strasbourg . Sa densification a été de plus en plus rapide

Schiltigheim, c’est une grande variété de quartiers très différents, de par leur origine, leur histoire, et donc de leur physionomie toujours en évolution. Partant des rues datant du moyen âge, le village devenu ville s’est étalé au fur et à mesure, mixant des habitations populaires avec des habitations pour population un peu plus aisée.

Espace Européen de L’Entreprise.

L’Espace européen de l’entreprise, ou EEE ou E3 est un parc d’entreprises sur le ban de la commune de Schiltigheim principalement (à l’Ouest face au Mittelfeld), mais aussi de Niederhausbergen et Strasbourg. Lancé dès 1990 et toujours en voie d’aménagement en 2021, il est dédié aux activités tertiaires supérieures, aux activités financières mais aussi à l’enseignement (lycée Charles de Foucauld, IUT Louis Pasteur, École européenne de chimie, polymères et matériaux …) ainsi qu’à des institutions comme la Chambre d’agriculture d’Alsace, la Chambre de métiers d’Alsace. Sur le plan environnemental, cet espace est également marqué par un aménagement paysager original : dès 2000 est créé le « Lac », sur 7 ha, qui devient un but de promenade attractif. Depuis 2013, la ligne G du BHNS dessert l’EEE et en 2018, la bretelle n°50 de l’autoroute A4/A35 a été réaménagée pour permettre son accès direct depuis Strasbourg.

Cité ouvrière HBM (habitations bon marché)

à partir de 1925, la municipalité de gauche du maire Adolphe Sorgus fait construire des logements sociaux modernes accessibles à « bas coût » . Ils trouvent leur place au nord est dans les rues d’Alsace, rue de Walbourg, de Hoenheim, du Fondeur, de Saint Dié, de Saales. Ces rues crées agrandissent la ville jusqu’au canal de la Marne au Rhin. .

Une véritable citée ouvrière prend forme dans le prolongement de la rue d’ Adelshoffen, rue D’alsace, rue de Lorraine, rue de Moselle et sur la rue de la Glacière. Ils sont l’oeuvre de l’architecte Henri Risch associé à Frederic Herveh.

Ce sont des immeubles de belle facture. L’intérieur des différents pâtés de maisons est aménagé en espaces verts où autrefois les habitants peuvent élever des poules ou des lapins.. Les cuisines donnent sur ces cours intérieures, ainsi les mamans peuvent surveiller en toute quiétude les enfants qui y jouent.

Au dessus des portes, on peut observer des emblèmes du monde ouvrier, et qui seront plus tard utilisés comme armoiries de la DDR (ex Allemagne de l’Est) et comme symboles du communisme . On y observe également des représentations de la nature (pigeons, écureuils)

Ces cités HBM préfigurent les HLM (habitations à loyer modéré) et encore plus tard les « cités ».

En 1964, on franchit le canal pour donner naissance à la cité du Marais.

Quartier du Marais.

La construction de cette cité, dans le prolongement de la rue d’Adelhoffen puis en passant le canal de la Marne au Rhin, a donné corps à une cité aérée, bénéficiant de beaucoup d’espace pour y aménager des lieux de vie extérieure (stade, terrain de jeux…) mais aussi ouverte vers la nature de par sa proximité avec le canal, les rives de l’Ill, le parc de l’Aar.

La vieille ville .

Elle se situe principalement sur 2 rues caractéristiques et les rues attenantes. La rue principale et la rue d’Adelshoffen.

Les maisons les plus anciennes datent du XVIIe siècle. On peut noter la maison du Dinghof ou la ferme Linck sur la rue d’Adelshoffen.

Rue principale.

Rue d’Adelshoffen.

La place de la liberté.

Au cœur du « vieux Schilik » une placette typique entourée de corps de ferme et d’anciennes échoppes , devenues des logements.

Quartier des Malteries.

C’est un triangle qui se situe au sud de Schiltigheim. Bordé par le cimetière Ste Hélène, la route du Gal de Gaulle – ex route de Brumath et ancienne voie romaine – la rue Saint Charles et la route de Bischwiller. Ce triangle est traversé par la rue des malteries.

Il a été aménagé au début des années 1900, sur des parcelles champêtres.

Sur ce secteur se trouvaient de nombreuses usines dont plusieurs malteries qui alimentaient les différentes brasseries avoisinantes, et il fallait construire pour y loger les ouvriers, ainsi que les cadres.

Certaines maisons montrent un passé relativement cossu, mais la plupart sont des petits immeubles de 3 à 6 logements offrant de nombreuses similitudes de construction et une uniformité architecturale .