La cité SNCF

La cité des cheminots dans le ”Phare-ouest”

La proximité des ateliers de chemin de fer de Bischheim et celle des gares de marchandises et de triage ont attiré à Schiltigheim  un grand nombre de cheminots qu’il fallait loger. Ceci s’est fait en plusieurs étapes. Avant 1918, l’administration impériale des chemins de fer allemands  avait achevé, dans l’actuelle rue Saint-Junien, une cité constituée de 9 bâtiments séparés les uns des autres par un jardin ouvrier. En 1924 l’administration des chemins de fer du réseau Alsace-Lorraine entreprend de construire 36 nouvelles maisons bifamilles avec petit jardin autour..

Les quartiers

De village champêtre, Schiltigheim a muté au fur et à mesure en ville industrielle puis en ville de première couronne de l’Eurométropole de Strasbourg . Sa densification a été de plus en plus rapide

Schiltigheim, c’est une grande variété de quartiers très différents, de par leur origine, leur histoire, et donc de leur physionomie toujours en évolution. Partant des rues datant du moyen âge, le village devenu ville s’est étalé au fur et à mesure, mixant des habitations populaires avec des habitations pour population un peu plus aisée.

Espace Européen de L’Entreprise.

L’Espace européen de l’entreprise, ou EEE ou E3 est un parc d’entreprises sur le ban de la commune de Schiltigheim principalement (à l’Ouest face au Mittelfeld), mais aussi de Niederhausbergen et Strasbourg. Lancé dès 1990 et toujours en voie d’aménagement en 2021, il est dédié aux activités tertiaires supérieures, aux activités financières mais aussi à l’enseignement (lycée Charles de Foucauld, IUT Louis Pasteur, École européenne de chimie, polymères et matériaux …) ainsi qu’à des institutions comme la Chambre d’agriculture d’Alsace, la Chambre de métiers d’Alsace. Sur le plan environnemental, cet espace est également marqué par un aménagement paysager original : dès 2000 est créé le « Lac », sur 7 ha, qui devient un but de promenade attractif. Depuis 2013, la ligne G du BHNS dessert l’EEE et en 2018, la bretelle n°50 de l’autoroute A4/A35 a été réaménagée pour permettre son accès direct depuis Strasbourg.

Cité ouvrière HBM (habitations bon marché)

à partir de 1925, la municipalité de gauche du maire Adolphe Sorgus fait construire des logements sociaux modernes accessibles à « bas coût » . Ils trouvent leur place au nord est dans les rues d’Alsace, rue de Walbourg, de Hoenheim, du Fondeur, de Saint Dié, de Saales. Ces rues crées agrandissent la ville jusqu’au canal de la Marne au Rhin. .

Une véritable citée ouvrière prend forme dans le prolongement de la rue d’ Adelshoffen, rue D’alsace, rue de Lorraine, rue de Moselle et sur la rue de la Glacière. Ils sont l’oeuvre de l’architecte Henri Risch associé à Frederic Herveh.

Ce sont des immeubles de belle facture. L’intérieur des différents pâtés de maisons est aménagé en espaces verts où autrefois les habitants peuvent élever des poules ou des lapins.. Les cuisines donnent sur ces cours intérieures, ainsi les mamans peuvent surveiller en toute quiétude les enfants qui y jouent.

Au dessus des portes, on peut observer des emblèmes du monde ouvrier, et qui seront plus tard utilisés comme armoiries de la DDR (ex Allemagne de l’Est) et comme symboles du communisme . On y observe également des représentations de la nature (pigeons, écureuils)

Ces cités HBM préfigurent les HLM (habitations à loyer modéré) et encore plus tard les « cités ».

En 1964, on franchit le canal pour donner naissance à la cité du Marais.

Fin de la seconde guerre mondiale.

1940 : retours dans l’Alsace annexée


En septembre 1939, plus de 600 000 Alsaciens et Mosellans sont contraints de quitter leur foyer. C’est la grande évacuation.
Parmi eux, plus de 4 300 Schilikoises et Schilikois, seront accueillis en Haute-Vienne.
A leur retour, un an plus tard, à la suite de la signature de l’armistice, l’Alsace est annexée et allemande. C’est le choc.
Un épisode de l’histoire collective de Schiltigheim, raconté ici sous la forme de récits de vie, de témoignages individuels d’évacués toujours en vie. Avec leurs yeux d’enfant, onze témoins racontent leur retour à Schiltigheim, en 1940, après une année d’évacuation.
Ils s’appellent Pierre-Paul Brucker, Michel Debus, Georges Embser, Germaine et Charles Geisler, Yvonne Grandidier, Annelise Itzel, Louise Ohl, Danièle Rohdé, Marguerite Roth, et Jean-Jacques Zorn.

Avec leur regard enfantin, ils relatent leurs souvenirs, leurs émotions, la vie au moment de leur retour dans leur région d’origine. D’autres regards viennent compléter cet ouvrage exceptionnel


Réalisé en vue de la commémoration du 80e anniversaire du rapatriement des évacués d’Alsace dans leurs villes et villages, ce livre est une parution de l’association « Un Bout de Chemin Editions » dirigée par Angelita Martins, en partenariat avec la Ville de
Schiltigheim.
Il vient compléter un vaste travail mémoriel et documentaire initié par la Ville de Schiltigheim, avec l’idée «que le passé soit là pour magnifier le présent, mais aussi pour construire l’avenir», souligne l’adjointe en charge du patrimoine, Andrée Buchmann. Et avec pour objectif de susciter l’intérêt des jeunes générations, et de créer un lien entre elle et les témoins de cet épisode méconnu de la seconde guerre mondiale.


1940 : retours dans l’Alsace annexée / Témoignages – Tarif : 24 €
En vente à la librairie Totem ou sur commande aux Editions Un Bout de Chemin : contact@unboutdechemin.com 9 rue de Londres 67000 Strasbourg
paru en décembre 2020.

Quartier du Marais.

La construction de cette cité, dans le prolongement de la rue d’Adelhoffen puis en passant le canal de la Marne au Rhin, a donné corps à une cité aérée, bénéficiant de beaucoup d’espace pour y aménager des lieux de vie extérieure (stade, terrain de jeux…) mais aussi ouverte vers la nature de par sa proximité avec le canal, les rives de l’Ill, le parc de l’Aar.

La vieille ville .

Elle se situe principalement sur 2 rues caractéristiques et les rues attenantes. La rue principale et la rue d’Adelshoffen.

Les maisons les plus anciennes datent du XVIIe siècle. On peut noter la maison du Dinghof ou la ferme Linck sur la rue d’Adelshoffen.

Rue principale.

Rue d’Adelshoffen.

La place de la liberté.

Au cœur du « vieux Schilik » une placette typique entourée de corps de ferme et d’anciennes échoppes , devenues des logements.

Le Kunschthafe

Ou « marmite des artistes », « creuset aux arts » était un cercle d’artistes variés ( écrivains, peintres,  musiciens, intellectuels, mais aussi industriels… ) qui, il y a plus d’ un siècle, en pleine occupation allemande, se réunissaient à Schiltigheim, autour du fabricant de foie gras et mécène Auguste Michel. Il les recevait chez lui au Schloessel . Ces dîners étaient l’occasion de parler art, culture, politique et, à chaque fois, un artiste différent était chargé de dessiner le menu. 

Disons une certaine forme de Stammtisch .

Le Kunsthafe, ou « Marmite de l’art » est une manifestation gastronomique et culturelle pensée et organisée par Auguste Michel (1859-1909), aubergiste de la ”Maison Rouge” puis fabricant de foie gras au bas de sa propriété du Schloessel acquise en 1897. Invité à une noce où il fraternise avec plusieurs artistes alsaciens, il a l’idée de poursuivre la fête chez lui et d’offrir régulièrement des banquets à ses nouveaux amis, peintres, écrivains, musiciens, personnalités d’Alsace (allemande) et de France.

                Parmi eux le peintre et dramaturge Gustave Stoskopf, le marqueteur Charles Spindler, les peintres Sattler, Braunagel, Kamm, Hornecker, Schneider, Schnug, Koerttgé, Stahl, Loux, le musicien Erb et le médecin Bucher … Toutes les disciplines artistiques de l’Alsace sont présentes, plus l’art français représenté par l’écrivain René Bazin et l’acteur Constant Coquelin aîné.

                Ainsi est né le Kunsthafe qui se réunit 35 fois entre 1896 et 1905 autour de repas fabuleux où se discutent les grands problèmes culturels qui sont à l’origine de la renaissance alsacienne dans les années 1900. Ces débats inspirent la création de la Revue Alsacienne Illustrée (1898) et du nouveau théâtre dialectal (”d’r Herr Maire” de Stoskopf est joué en 1898), d’un Salon des Arts (1897, 1903), de la Maison d’art alsacienne (1905) et du Musée Alsacien (1907). Le Kunsthafe de Schiltigheim est un monument de l’histoire culturelle de l’Alsace au début du XXème siècle.

                Les menus composés par Auguste Michel pour les réunions du Kunschthafe sont eux-même des œuvres d’art. Auguste Michel a fait appel aux plus talentueux des artistes membres du Kunschthafe, comme Léo Schnug, pour les illustrer. Ces menus du Kunschthafe sont écrits en français selon la tradition culinaire qui honore la cuisine française mondialement réputée. Cette utilisation en Alsace allemande rappelle aussi que le Kunschthafe est un cercle francophile en réaction à la politique et à l’art officiel de l’empire allemand. Ces menus se réfèrent à la gastronomie française mais également à la cuisine alsacienne servie pour faire honneur aux invités de France. Ils comportent le plus souvent le fameux foie gras fabriqué dans les ateliers d’Auguste Michel.

Les repas étaient conséquents pour ne pas dire pantagruéliques .

exemple de menu; il s’agissait de dîners !!

On peut admirer certains de ces menus (illustrés) à l’exposition de la ferme Linck.

Le Schloessel se trouvait en place de l’actuel Square du Château. Il a été détruit afin de rendre la rue de la Patrie « rectiligne »: donner de la place à la circulation des voitures. Auguste Michel a conservé une villa toujours visible sur le Square du Château.

La poutre cornière de la villa représente un épi de maïs, qui était la nourriture des oies avec lesquelles était fabriqué le foie gras .

Auguste Michel était un « bon vivant »

archives de Schiltigheim.